Le film de Luc Jacquet est une merveille.
En ces temps de renouveau du péplum, le titre pourrait exploser de consonances guerrières
où le belliqueux n'aurait d'égal que la barbarie de l'adversaire. Il n'en est
rien. Ici tout est poésie, la force est celle de l'amour, la puissance celle
des éléments, la victoire celle de la vie.
La marche, les marches s'enchaînent, insensées,
indispensables, inexorables pour cet Empereur, ses Empereurs sans empire que la
glace et le vent. Ils marchent, silhouettes de moines en prière dans ce désert
blanc. Ils marchent, Empereur des mers, Maîtres de la nage rapide. Ils
marchent, pénitents de l'impossible, empruntés dans le paradoxe de leurs
courtes pattes griffant la surface gelée de l'océan où ils excellent. Empereurs
en tenue de gala, ils nous livrent un hymne à la vie. La mort rode, blanche, compagne terrible de l'hiver lourd de ses tempêtes pétrifiantes,
mais elle n'est qu'un contre point de la vie. Tant d'abnégation nous étreint. Ces êtres à
l'allure si bonhomme seraient-ils doués de raison ? Qu'importe ! La leçon est
trop forte, l'image trop belle pour laisser indifférent !
La vie, rien que la vie, pour qu'elle dure, perdure...
Le film de Luc Jacquet est une merveille.
Ne laissons pas passer cette source de réflexion et d'inspiration.
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