Muhamad Yunus est sur toutes les chaînes, sur toutes les radios, dans tous les journaux ! Il est le Prix Nobel de la Paix 2006. Qui est-il vraiment ce Professeur d'Université américaine originaire du Bangladesh ? Un idéaliste, un rêveur fou auxquels les événements ont souris jusqu'à entrer dans l'histoire ? Non, plutôt un pragmatique que l'empathie submerge lorsqu'il croise la pauvreté et la détresse. Sa sagesse, sa capacité à convaincre et à faire, alliées à une remarquable intelligence l'ont porté au sommet. Il n'en a cure, la vraie réussite c'est celle de ses clients; ou plutôt celle des clients de la Gramen Bank. Qui aurait parié sur ce principe de micro-crédit comme moteur de l'entrepreneuriat dans les populations les plus défavorisées? Personne. Pour éclairer le personnage, je vous renvoie à la lecture de deux articles. L'un dans le Monde daté du 28 février 2004 qui trace un portrait prémonitoire de cette haute distinction, l'autre relatif à l'entretien qu'a accordé Mohamad Yunus à Manfred Mack et mon ami Laurent Marbacher dans les Cahiers de Sol de novembre 2005. Laurent connaît bien le micro-crédit et son effet de levier puisque, jeune diplômé, il a été avec l'un de ses camarades, à l'origine de l'implantation du dispositif au Chili auprès des populations les plus défavorisées. Yunus était dèjà son modèle.
La Grameen Bank est aujourd'hui une institution reconnue et il est étonnant de voir que nos politiques semblent découvrir l'homme et ses œuvres quand on parle de paupérisation de la population européenne. D'autres structures comme l'ADIE en France luttent pour développer le principe de micro-crédit. L'attribution de ce prestigieux prix est une reconnaissance méritée du concept et de sa mise en œuvre. Souhaitons que, pour nos banlieues et autres zones défavorisées, ce ne soit pas un feu de paille médiatique mais un véritable souffle nouveau.
Commentaires