Le Conseil Supérieur de l'Ordre des Experts Comptables met en ligne, sur un site spécifique dédié à la transmission d'entreprise et très bien documenté, de nombreux documents relatifs à la mission d'accompagnement du cédant ou du repreneur. Le document descriptif – téléchargeable – intitulé "Missions spéciales d'accompagnement du cédant et du repreneur" est remarquable de clarté. La méthodologie est très opérationnelle et le déroulement des étapes particulièrement respectueux de l'ordre des différentes phases du processus.
Ayant mis en place depuis longtemps une méthodologie voisine, je suis en phase avec ce qui est proposé et qui s'apparente à un guide de bonnes pratiques. Je retiens cependant quelques éléments et quelques absences.
Ce qui n'apparaît pas et qui pourtant, que l'on soit dans l'accompagnement à la reprise ou la création d'entreprise, est indispensable, c'est la phase d'appropriation. Un accompagnement ne me parait complet que lorsqu'on a pu évaluer le niveau d'appropriation du projet dans sa globalité par le porteur de projet. Réaliser l'ingénierie financière, appuyer la rédaction du business plan ou les négociations n'est pas suffisant, il est indispensable que le porteur de projet fasse siennes toutes les phases du processus. Il suffit de demander aux comités d'agrément de prêts d'honneur, par exemple, pour s'en convaincre. Chacun peut témoigner de dossiers apparemment solides mais dont le créateur ou le repreneur ne possédait qu'une part superficielle parce qu'il ne s'était pas approprié les éléments fondamentaux, le business plan ayant été réalisé par un professionnel sans grande concertation. C'est à mes yeux la clé de voûte d'une opération réussie. Le business plan étant pour moi le premier tableau de bord de l'entreprise et l'entrepreneur devant être porteur d'une vision stratégique et opérationnelle, il n'y a pas d'alternative à l'appropriation. Le rôle du conseil ou de l'accompagnateur est de servir de guide, d'induire, de recadrer puis de s'effacer phase après phase pour laisser la place à l'acteur principal. Celui-ci dispose alors de tous les éléments de la construction, il les connaît et peut les mettre en œuvre. Le conseil ne doit pas se substituer et faire "à la place de".
L'Ordre des experts comptables laisse bien sûr toute latitude pour s'adapter et apprécier les conditions particulières de chaque dossier mais il ne fait pas mention des ressources humaines comme partie intégrante du capital immatériel. Je fais écho aux propos récents d'André-Yves Portnoff. Dans les affaires que j'accompagne, c'est pour moi une notion essentielle. L'Ordre conseille d'en tenir compte comme tout autre facteur externe ou interne susceptible d'influer sur le prix de cession et qui appuiera la notion de goodwill ou badwill. Il me semble qu'il faut aller plus loin, après la phase de négociation du prix. "Rater son entrée" peut être un très gros handicap pour le repreneur et cette entrée doit être bien préparée en amont. Il doit impérativement, avec l'aide du conseil, révéler les hommes clés de l'entreprise, les approcher et mettre en œuvre les moyens de porter avec eux la vision stratégique de l'entreprise transmise. L'accompagnement du cédant doit aussi intégrer cette donnée. La notion de transmission doit être vue dans sa définition la plus large. C'est un gage de pérennisation des savoirs et savoir-faire et donc de consolidation moyen terme de la reprise. Ce n'est pas toujours facile, en particulier, pour des cédants aux tendances autocrates et paternalistes mais il faut apporter au repreneur les éléments les plus objectifs que possible.
La profession qu'exerce l'expert comptable est très encadrée et l'Ordre est le garant de ce cadre qui proscrit ou prohibe un certain nombre d'opérations (recherche d'acquéreur ou de cédant par exemple) pour lesquelles d'autres conseils peuvent être mandatés. Ce que je note c'est que l'Ordre conseille, sinon impose, une démarche pluridisciplinaire. Dans le cas précis de la transmission d'entreprise, il indique que ce type d'opération nécessite une approche interprofessionnelle qui induit des accords de co-traitance. Dans les affaires que j'ai jusqu'à présent suivies, je n'ai pas observé ce type de collaborations externes. Utiliser le juriste ou le fiscaliste du cabinet d'expertise comptable va de soi; c'est leur raison d'être de spécialistes au sein d'une structure, mais utiliser des compétences extérieures ne me paraît être de pratique courante. C'est dommage. J'y arrive le plus souvent à force de persuasion dans une logique collaborative intégrant les deux parties, cédant et repreneur. Tout en gardant la distance propre à une bonne négociation, je m'attache à rompre cette relation acheteur-vendeur pour mettre en place une équipe pluridisciplinaire intégrants les différents protagonistes autour d'une table. En brisant toute logique de face à face toujours préjudiciable, chacun reste dans son rôle mais se trouve tourné vers un objectif unique : une transmission réussie.
Idéaliste, vue de l'esprit ! Je ne nie pas qu'il faille du temps et surtout qu'une confiance mutuelle s'instaure mais c'est possible et cela fonctionne.
L'expert comptable, le juriste, le fiscaliste chacun a sa place. C'est nécessaire mais pas suffisant, d'autres conseils sont indispensables, la rigueur des chiffres ne fait pas tout et n'est surtout pas un gage de réussite; elle y contribue, les hommes font le reste !
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... Успехов Вам!
Rédigé par : DuequeSheetly | août 19, 2013 à 04:59