C'est le titre de la table ronde qui nous était proposée hier soir à la CCI d'Angers, à l'initiative de l'ACREA. André-Yves Portnoff, Directeur de l’Observatoire de la révolution de l’intelligence (Futuribles), conférencier efficace à l'humour décalé, nous a gratifier d'un exposé convainquant sur la valeur des hommes, véritable capital immatériel et pierre d'achoppement d'une transmission réussie.
Les relations humaines étaient au cœur de la conférence puis des échanges et discussions qui ont suivi. La reprise d'entreprise n'est jamais une simple relation client-fournisseur ou acheteur-vendeur. L'ensemble des hommes et des femmes qui constitue ce capital immatériel, en interne comme en externe, s'il n'est pas évalué puis traité à sa juste valeur, engage le devenir de l'entreprise jusqu'à son éventuelle disparition. Les salariés, les clients, les fournisseurs et partenaires de l'entreprise, tous sont concernés. "D'abord je continue, ensuite je commence" dit le philosophe. "Reprendre les choses ne mains", "mettre de l'ordre", "faire le ménage", "appliquer de nouvelles méthodes de gestion" … tout ceci ne fait pas bon ménage avec une intégration réussie du repreneur dans l'entreprise.
La table ronde, animée par Laurent Marbacher, a apporté un éclairage évident sur ce point. Il ne s'agit pas de tout laisser en l'état, ne de pas faire évoluer ni bouger les habitudes ou les méthodes. Il s'agit de s'intégrer à une équipe, de lui faire partager le projet que l'on porte en tant que repreneur, de projeter les ambitions de chacun dans une perspective construite et une vision partagée. Le copier-coller ne fonctionne pas. Nous avons tous, a des degrés divers, des exemples de rachat ou de reprise d'entreprise dans lesquels le capital humain a été pris pour quantité négligeable. Que reste-t-il de ces structures ? Ne parlons pas ici de l'achat d'une société pour sa marque, ses brevets ou toute autre bonne raison de négliger le capital humain. Mais pouvez-vous imaginer un rachat avec pour seul objectif une augmentation de parts de marché, sans se soucier de la force de vente, par exemple? Inacceptable ! Et pourtant ! Les fusions-acquisitions nous apportent souvent des exemples encore plus marquants.
Cette conférence-débat avait pour moi un petit coté rassurant. C'est cette valeur intrinsèque de l'entreprise que je défends dans l'accompagnement à la reprise. Qui la porte, comment la faire s'exprimer après l'achat, comment la révéler avant ? Elle n'apparaît pas dans les comptes, elle est d'ailleurs difficilement quantifiable et de ce fait impalpable. Elle inquiète et déroute; elle pourtant bien là et constitue le plus souvent une garantie future.
Il y a un temps pour tout, un rôle pour chacun des intervenants autour de la reprise, de l'expert comptable à l'avocat. Mais chacun restant dans son rôle, qui accompagne le repreneur comme le cédant sur ces aspects d'évaluation et de valorisation de ces forces vives de l'entreprise. C'est le terrain sur lequel j'interviens principalement en complément des aspects techniques et financiers.
Replacer les ressources humaines au centre des opérations pour la pérennisation de l'entreprise, c'était aussi cela le message qu'André-Yves Portnoff nous a laissé méditer hier.
En ces temps de mal être au travail, c'est une petite note d'espoir !
100% d'accord avec cette approche !
Les ratios financiers ne sont qu'une des composantes de la reprise et du développement futur.
Ce sont les salariés qui avec leur savoir-faire font l'entreprise et d'autant plus la PME !
Rédigé par : Sébastien Eloir | juillet 13, 2006 à 10:36