L'École Doctorale d'Angers (EDA) organise cette semaine, comme tous les ans, une semaine de cours et séminaires à destination des doctorants du campus angevin. En ce qui me concerne, je suis convié à intervenir en deuxième année sur le thème de l'entreprise et du doctorant. Les thèmes se rejoignent tous sur l'insertion professionnelle après la thèse.
Je suis une fois de plus frappé par le manque d'ouverture d'esprit de ces jeunes intellectuels. Il est terrible de constater à quel point l'objectif unique de la thèse renforce leur vision tunnélaire du monde et de leur environnement. Je suis désarmé devant certaines attitudes puériles et inconséquentes de ces jeunes gens de plus de 25 ans qui sont dans l'incapacité de se projeter à 2 ans ou 3 ans - date de leur sortie de thèse.
J'ai été d'autant plus frappé que dans l'un des groupes présents, une jeune iranienne, doctorante en design industriel, nous a fait une démonstration d'ouverture d'esprit et de réalisme. Arrivée en France depuis à peine un an sans connaître de la langue plus que quelques rudiments, en tenue traditionnelle, portant le voile on aurait pu la croire à l'écart. Absolument pas, curieuse, intervenant avec humour, elle a participé activement à cette session.
A contrario, nous disposions d'un spécimen - malheureusement fréquent - particulièrement imperméable ! Buté, fort de son savoir et sûr de ses compétences, il s'est montré arrogant et déterminé à démontrer l'inutilité de la démarche; le monde l'attend ! Odieux, insolent, méprisant le groupe qui l'avait accueilli, il n'avait de cesse de signer la feuille de présence pour s'éclipser.
Que fera-t-il d'une thèse ? Peut-il définir son métier aujourd'hui, quel sera-t-il demain ? Je n'ai pas à juger de la qualité de son travail ni de la pertinence de son sujet, je ne saurais le faire et surtout pas en informatique, son domaine. Mais qui peut se prétendre à ce point attendu, pour ne pas dire réclamé ? Il confesse que la recherche n'est pas un objectif pour lui. A fortiori ! Il a quelques soucis à se faire. Il devrait se montrer plus modeste et plus vigilent; le monde de l'entreprise ne l'attend pas.
Pour avoir contribué pendant plusieurs années à l'insertion de jeunes diplômés (dont quelques docteurs en titre), je sais la violence du choc de l'immersion dans la réalité.
C'est pour cette raison que j'interviens à l'EDA. Pour pouvoir préparer en amont, et si possible éviter quelques désillusions. La route m'apparaît toujours aussi longue !
http://in-angers.jeun.fr
Un petit site sympa pour les jeunes (et moins jeunes) d'angers et d'ailleur venez nombreux !!!
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Rédigé par : In-angers | avril 04, 2006 à 20:28