En
marge des Rencontres Internationales sur "l'Emergence de l'intelligence collective" organisées par SOL France, j'ai
rencontré Gunter Pauli. Dans une petite salle de l'UNESCO, il venait, à
l'initiative de Thierry Groussin (Co-Evolution), introduire et débattre de
"la croissance régénératrice" avec une trentaine d'invités, acteurs du
développement durable (voir les notes de Thierry Groussin).
Que
dire de Gunter Pauli? Grand, athlétique, le verbe haut, la faconde entraînante,
il s'exprime avec envie, teintant sont propos avec un humour et un pragmatisme
dont l'origine anversoise est évidente. Basé au Japon, sa patrie d'adoption, il
parcourt le monde de projets en projets en entrepreneur insatiable. Voilà un
homme qui ne se lasse pas d'entreprendre; c'est un activiste de l'entrepreneuriat.
Créateur d'entreprise multirécidiviste (Ecovert, entre autres), il se consacre
depuis plusieurs années à sa fondation : ZERI (Zero Emissions Research
& Initiatives).
ZERI
est en soi une philosophie. Dans une logique de développement durable – bien
qu'il rejette ce terme – Gunter Pauli est un défenseur de la planète à la
recherche d'un équilibre improbable dans les solutions à mettre en œuvre, le
plus souvent auprès des plus démunis. Et il trouve! Diable d'homme !
Innovateur, il dérange, bouscule, invente, agit : "quand c'est possible,
on agit tout de suite; quand c'est impossible, ça demande seulement un peu plus
de temps". Entraîneur, mobilisateur, il provoque, perturbe, dans un seul but
: faire bouger les choses, faire mieux pour le bien de tous, pour la survie de la planète. Pour lui tout doit être neuf, nouveau.
"Pour
être entrepreneur, il ne faut avoir ni argent, ni expérience; si on n'est pas
capable de faire cela, on n'est pas un entrepreneur : on est un gérant". À
bon entendeur….
Adepte
de Peter Drucker, pour lui non plus il n'y a jamais de problème; il n'y a que
des opportunités. Et il le prouve : les projets que porte la fondation parlent
pour lui. Reforestation en Colombie, production de spiruline au Brésil… Il
oeuvre toujours dans l'intérêt des populations et l'intérêt de la planète : "toujours
résoudre un problème local avec les ressources locales".
La
démarche est attrayante, captivante et en adéquation avec des valeurs fortes,
fondamentales.
Un
seul regret cependant. Intervenir en Colombie, au Zimbaboué ou aux îles Fidji
apparaît paradoxalement plus simple qu'en Europe ou dans n'importe quel pays
développé.
Nos
entreprises et nos territoires recèlent pourtant, dans cette logique, des
centaines d'opportunités. Comment informer, guider, révéler ces opportunités?
Comment les mettre en œuvre?
La
question taraude; le débat est ouvert !
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